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suite le seul acte que nous ayons rencontré parmi nos chartes, comme rentrant dans ce système :

No 513. (A. o. 112.) Veneris die, in festivitate beati Briccii, anno XII regnante Ludovico rege. 940, 13 novembre. En effet, la 12e année dans le calcul ordinaire répondrait à 947. Or, en 947 la saint Brice ne tombait pas un vendredi et l’abbé Odon, qui est mentionné dans l’acte, était mort depuis 942. Il faut donc remonter à quelques années en arrière. Or, en prenant pour point de départ 929, on arrive au 13 novembre 940, qui était effectivement un vendredi.

On connaît encore comme points de départ du règne de Louis d’Outremer les époques suivantes la mort de Raoul, 14-15 janvier 936, le 19 juin 937, le 19 juin 938 ; ce dernier calcul est indiqué comme étant employé dans plusieurs chartes du Mâconnais[1] ; nous y ajouterons, d’après les chartes de Cluny, l’année 939. Avant d’aborder l’exposé de ces divers systèmes, nous ferons remarquer que la chronologie de Louis d’Outremer offre de sérieuses difficultés que nous ne nous flattons pas d’avoir toutes résolues ; la principale résulte de la similitude du nom de ce prince avec Louis l’Aveugle, fils de Boson, et avec Louis V ; il y avait à craindre de confondre les années de son règne avec celles de ces deux autres rois, nous espérons avoir évité en grande partie cet écueil, au moyen des observations suivantes :

1o En ce qui concerne Louis l’Aveugle, la confusion ne peut s’établir que pour les dix années de son règne en Provence (890-900), car par la suite il a porté le titre d’empereur, qui lui a été conservé toute sa vie, même après qu’il eût été dépossédé de l’empire. Or, pendant ces dix années, la séparation entre les actes des deux princes nous paraît facile à établir, si l’on considère sur quelles provinces ils ont étendu leur autorité. Louis l’Aveugle n’a point exercé de domination en dehors de la Provence et du Lyonnais. À l’ouest de la Saône et du Rhône, c’était le roi de France qui était le souverain reconnu.

En suivant cette règle, nous avons attribué à Louis IV tous les actes bourguignons passés en Maçonnais, en Autunois, en Châlonnais, et aussi ceux qui sont datés de localités situées en Auvergne et en Aquitaine[2]. Au contraire, nous avons considéré

  1. De Wailly, Élém. de paléographie, t. I, p. 333.
  2. Nous avons cependant daté des années de Louis IV quatre chartes relatives au Lyonnais, mais sans dates de lieu, savoir le no 491, qui est daté en