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justes donne plus de joie et a plus de prix que mille années parmi les pécheurs ; car leurs gémissements et leurs plaintes ne cesseront point et leurs larmes n’auront point de fin, et ils ne trouveront à aucun moment ni consolation ni repos. Et maintenant, vous qui êtes mes membres honorables, allez, prêchez à toutes les nations, portez-leur la nouvelle loi, et dites-leur : Le Seigneur s’informe diligemment de l’héritage auquel il a droit ; il est l’administrateur de la justice. Et les anges châtieront ses ennemis et combattront au jour de la bataille. Et Dieu examinera chaque parole oiseuse et insensée qu’auront dite les hommes et ils en rendront compte, car personne ne sera exempt de la loi de mortalité et les œuvres de chacun seront mises au grand jour au moment du jugement, soit qu’elles aient été bonnes, soit qu’elles aient été mauvaises. Annoncez cette parole que je vous ai dite aujourd’hui : Que le fort ne tire point vanité de sa force, ni le riche de ses richesses ; mais que celui qui veut être glorifié, se glorifie dans le Seigneur.


CHAPITRE II.


Il fut un homme dont le nom était Joseph qui était originaire de Bethléem, de la ville de Judas et de la cité du roi David[1]. Il était instruit et savant dans la doctrine de la loi, et il fut fait prêtre dans le Temple du Seigneur. Il exerça aussi la profession de charpentier en bois, et selon l’usage de tous les hommes, il prit une épouse. Et il engendra d’elle des fils et des filles, savoir : quatre fils et deux filles. Et les noms des fils

  1. La Vie de saint Joseph a été écrite en italien, par le capucin A. M. Affaituti. Gerson a composé un long poème intitulé Josephina ; il se trouve au ive tome des œuvres de ce célèbre chancelier de l’Université parisienne (édit. de Dupin, Anvers, 1706, 5 vol. in-fo). — Voyez d’ailleurs le recueil des Bollandistes, t. iii de Mars, p. 4-25 et Tillemont. Dans la Cité mystique de la visionnaire Marie d’Agreda, on lit que Joseph avait un siège parmi ceux des apôtres et qu’il devait juger le monde. La liste des ouvrages relatifs à saint Joseph serait fort étendue ; nous laisserons de côté ceux des jésuites Binet, Barry, Dansqueje, Reisset et Biver ; le Josephus, du bénédictin Ch. Stengel (Munich 1616), se recommande aux bibliophiles par les estampes qui l’accompagnent et qui sont dues au burin de Sadeler ; on cite aussi le Josephus gemma mundi de Philippe de Vliesberghe (Douay 1621), et les Tabulæ eminentium S. Josephi qualitatum de Charles de Saint-Paul. (Paris, 1699). Tout ce que l’on possède de plus authentique, au sujet de saint Joseph, a été recueilli avec soin par dom Calmet, dans une dissertation spéciale.