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RAPPORTS DE LA TERRE.

5° Enfin les éruptions volcaniques.

Une des conséquences de l’antagonisme puissant de toutes ces différentes forces, c’est que les matériaux dont se compose le globe ont pris entre eux les dispositions les plus diverses et les plus compliquées, mais par cela même les plus utiles à l’homme ; et c’est ce que nous apprécierons de la manière la plus complète pour peu que nous examinions de quel détriment eût été pour lui tout autre arrangement plus simple. Supposons que la terre n’offre qu’une surface homogène de granite ou de lave, ou bien que son noyau soit complètement enfermé dans des enveloppes concentriques de roches stratifiées, une seule de ces enveloppes sera accessible aux êtres qui l’habiteront, et il n’y aura plus de ces mélanges de calcaire, d’argile et de grès qui, dans la disposition présente, contribuent si puissamment à faire du globe terrestre un séjour à la fois beau, fertile et habitable.

En outre, le sel gemme et la houille, et tous les minerais qui ne se rencontrent habituellement que dans les formations les plus anciennes, trésors pour l’espèce humaine d’un prix inestimable, auraient été, dans cette disposition plus simple, relégués à une distance inaccessible et nous nous serions trouvés dépourvus de ces élémens essentiels de toute industrie et de toute civilisation. Au contraire, dans l’état actuel des choses, toutes les combinaisons variées suivant lesquelles se sont coordonnées les diverses couches, en même temps que toutes les substances utiles qui s’y trouvent contenues, soit qu’elles aient été produites par l’action du feu interne, soit que des forces mécaniques ou chimiques les aient primitivement déposées au fond des eaux, se sont ultérieurement exhaussées au dessus du niveau des océans, pour constituer les montagnes et les plaines qui composent maintenant la surface du globe ; et ce qui, plus que tout le reste, a contribué à nous les mettre en quelque sorte sous la