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ET DES ÊTRES QUI L’HABITENT AVEC L’ESPÈCE HUMAINE.

la multitude sans nombre d’animaux qu’elles contiennent, il n’y en a que très peu qui paient tribut de quelque manière aux besoins ou aux jouissances de l’espèce humaine ; et quand même on pourrait démontrer que toutes les espèces maintenant existantes rendent à l’homme des services, la même conclusion ne pourrait en aucune façon s’étendre à ces nombreuses espèces éteintes qui, d’après ce que nous apprend la géologie, avaient cessé d’exister long-temps avant que la nôtre apparût sur le globe. Il est assurément plus conforme aux principes d’une saine philosophie, et à tout ce qu’il nous a été donné de savoir des attributs de la divinité, de regarder chaque animal comme renfermant en lui-même les premiers motifs de sa création, destiné qu’il était à prendre sa part des bienfaits qu’il a plu au créateur universel de répartir sur tout être appelé à l’existence ; et, en second lieu, comme devant contribuer pour sa part au système d’équilibre général en vertu duquel tous les groupes d’êtres vivans travaillent mutuellement au bien-être et aux jouissances de l’ensemble : et c’est à cette dernière considération que se rapportent les diverses relations des êtres avec l’homme, relations qui ne tiennent qu’une place étroite, bien que ce soit la plus élevée et la plus noble, dans ce vaste système de vie universelle par lequel il a plu au créateur d’animer la surface du globe.

« Plus des trois cinquièmes de la surface terrestre, dit M. Bakewell, sont couverts par l’Océan, et si nous déduisons du reste tout l’espace occupé par les glaces polaires et les neiges éternelles, par les déserts de sable, les montagnes stériles, les marais, les rivières et les lacs, la portion habitable du globe n’excédera guère un cinquième de sa superficie totale ; et nous n’avons pas lieu de penser qu’à aucune époque le domaine de l’homme ait été plus étendu qu’il ne l’est de nos jours. Les quatre autres cinquièmes, bien qu’entièrement soustraits à sa