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PRÉTENDUS FOSSILES HUMAINS.

maine[1]. S’il en était autrement, il eût été difficile de concilier les périodes si éloignées et si vastes qui ont fourni a l’existence des diverses races animales éteintes avec la chronologie telle que nous l’admettons ; mais au contraire ce fait qu’aucun reste humain ne s’est montré conjointement avec les débris d’espèces perdues peut être cité comme une confirmation de l’hypothèse que ces diverses espèces ont vécu à la surface du globe et en ont disparu avant que l’homme eût été créé.

Cependant il est arrivé que l’on ait rencontré des ossemens humains et des ouvrages d’art à quelques pieds plus bas que la surface de certaines couches ; mais il n’y a rien là qui prouve d’une manière irrécusable que de tels restes aient égalé en antiquité le terrain même où ils reposaient. La pratique universelle d’enterrer les morts, et l’habitude assez répandue de placer autour d’eux des instrumens et des ustensiles divers, suffit à rendre compte de la présence de débris provenant de l’homme sur certains points qui ont pu servir de lieu de sépulture.

Le cas le plus remarquable, et le seul bien authentique d’un squelette humain renfermé dans une roche calcaire solide, c’est celui que l’on a trouvé sur la côte de la Guadeloupe[2].

  1. Voyez M. Lyell, Principles of geology, vol. 4, p. 155 et 159, première édition, 1830.
  2. Un de ces squelettes est conservé dans le Musée britannique, et a été décrit par M. Kœnig, dans les Transactions philosophiques de 1814, vol. 104, p. 101. Suivant le général Ernouf (Transactions linnéennes, 1818, vol. 12, p. 53), la roche dans laquelle on rencontre à la Guadeloupe des ossemens humains est composée de sable consolidé, et renferme en même temps des coquilles d’espèces qui habitent encore aujourd’hui les mers et les terres environnantes, des fragmens de poterie, des flèches et des haches de pierre. Ces ossemens sont le plus souvent dispersés. Un squelette, que l’on a trouvé entier, était dans la position où l’on place d’ordinaire ceux que l’on enterre, et un autre, enfermé dans un grès plus mou, paraissait avoir été enseveli dans la position assise, ainsi que cela se pratiquait parmi les Caraïbes ; et ces deux corps ainsi inhumés suivant des rites divers paraissent avoir appartenu à des tri luis différentes. Le général