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DÉBRIS ORGANISÉS FOSSILES.

fait si le point de départ de nos raisonnemens n’eût pas été fixé à l’avance d’une façon aussi positive. Et nous ne croyons pas pouvoir mieux remplir notre tâche qu’en nous efforçant de faire voir que les espèces animales et végétales qui ont disparu, après avoir, à des époques si éloignées, occupé notre globe, nous ont laissé dans leurs débris pétrifiés les mêmes preuves d’une sagesse et d’une prévoyance infinie, qui, comme Ray, Derham et Paley l’ont fait voir ailleurs, ressortent avec tant d’éclat de la structure des êtres actuellement existans.

L’état parfait de conservation dans lequel nous trouvons les débris animaux et végétaux de chacune des diverses formations géologiques, et le mécanisme admirable dont beaucoup de fragmens fossiles nous offrent les traces, sont des preuves en nombre infini que les créatures auxquelles ils appartiennent ont été créées dans un but d’harmonie avec la succession de conditions diverses qui s’est faite à la surface de notre globe, et avec son aptitude croissante à recevoir des formes organiques de plus en plus compliquées, et qui s’avançaient vers la perfection en passant par des conditions d’existence de plus en plus élevées[1].

  1. Lorsque nous parlons des formes diverses de la vie chez les animaux comme élevées à des degrés différens de perfection, il n’entre pas dans notre esprit d’attacher à aucune créature l’idée d’imperfection dans le sens absolu de ce mot. Nous voulons dire seulement que celles qui présentent une structure plus simple remplissent des fonctions moins élevées dans la série graduellement ascendante des êtres animés. C’est d’après le but pour lequel ont été faites les diverses formes d’organisation que nous devons estimer leur perfection plus ou moins grande ; et il n’en eu aucune que nous puissions regarder comme imparfaite si elle arrive à la fin pour laquelle elle a été créée. C’est ainsi que le polype et l’huître sont en harmonie parfaite avec les fonctions qu’ils doivent remplir au fond des mers, de même que les ailes de l’aigle sont des instrumens parfaits pour un vol rapide, ou les pieds du cerf pour raser en courant la surface du sol.

    Tout ce qui s’écarte de la structure commune est traité par nous de mon-