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DÉBRIS ORGANISÉS FOSSILES.

Nous pourrions difficilement concevoir une démonstration plus puissante de l’unité de plan et de l’harmonie d’organisation qui dominent l’ensemble de la nature animée que celle que nous fournit ce fait, établi par Cuvier, que les caractères offerts par une extrémité seulement, ou même par une dent ou un os isolé, permettent de conclure la forme et les proportions des autres os, et jusqu’aux conditions d’existence de l’animal tout entier. Cette loi ne s’étend pas moins sur les divers groupes qui font actuellement partie de la nature animée que sur les races perdues dont l’existence a précédé la leur ; et il s’ensuit que l’on peut arriver à reconnaître avec un haut degré de probabilité, non seulement l’ensemble de la charpente osseuse d’un animal éteint, mais aussi les divers caractères des muscles qui mettaient chaque os en mouvement, la forme extérieure et la configuration du corps, le régime, les habitudes, l’habitation et la manière de vivre de ces diverses créatures qui avaient cessé d’exister avant que l’espèce humaine eût été créée.

En même temps que nos connaissances prenaient ainsi un accroissement rapide relativement à l’anatomie comparée des anciens habitans du globe, l’attention s’est portée sur la conchyliologie fossile, sujet d’une vaste importance pour l’étude des documens à l’aide desquels devait se reconstruire l’histoire des révolutions qui ont bouleversé notre planète.

Plus récemment encore, les botanistes ont abordé l’étude des végétaux fossiles ; et bien que par suite du peu de temps qui s’est écoulé depuis que ce sujet est soumis à leurs recherches la science des plantes fossiles soit demeurée de beaucoup en arrière de l’anatomie et de la conchyliologie, nous possédons pourtant déjà une masse importante de témoignages qui nous montrent dans la vie végétale une succession de changemens parallèles, par leur étendue, et par l’époque où ils ont eu lieu, à ceux qui se sont accomplis dans les classes les plus