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CAUSES DE MORT. — ACTION DES EAUX.

faction ait commencé, et, selon toute apparence, dans la même boue bitumineuse dont l’action les a fait périr. Le cuivre et le bitume que l’on rencontre disséminés dans les mêmes schistes du Hartz où tant de poissons se montrent à cet état parfait de conservation sont d’ailleurs deux principes de mort dont l’action réunie ou isolée a également pu causer cette destruction soudaine[1].

On voit, parce qui vient d’être dît sur l’histoire générale des débris organiques fossiles, que ce ne, sont pas seulement les restes des animaux et des plantes aquatiques qui se rencontrent dans des couches formées par l’action des eaux ; mais que c’est là aussi, presque exclusivement, que l’on découvre des restes provenant d’espèces essentiellement terrestres. Cette circonstance nous est expliquée par la considération que tout débris organique, laissé à découvert à la surface de la terre, y serait détruit complètement avant peu d’années soit par l’attaque des animaux, soit par l’action décomposante de l’atmosphère. Si donc on en excepte le petit nombre d’ossemens qui ont pu se trouver cachés dans certaines cavernes, ceux qui auraient été recouverts par quelque éboulement de terre (land slips), ensevelis sous les produits de quelques éruption volcanique ou sous le sable charié par les vents[2], on voit que c’est seulement dans des

  1. Au milieu des bouleversemens qu’éprouva notre planète durant les progrès de la stratification, la puissance des agens volcaniques, à cette époque nombreux et violens, concourent probablement, avec les convulsions de l’atmosphère dont l’action se faisait sentir en même temps dans l’air et sur les eaux, pour produire, parmi les diverses tribus de poissons alors existans, la même mortalité que nous observons de nos jours à la suite de quelque changement violent dans les conditions électriques de l’atmosphère. M. Agassiz a observé qu’un changement brusque dans la pression de l’atmosphère à la surface des eaux agit sur l’air de la vessie natatoire des poissons, au point qu’elle peut se distendre jusqu’à causer la mort, ou même jusqu’à crever. Souvent on voit, flottant à la surface des lacs de la Suisse, et rejetés sur les bords, des quantités considérables de poissons qui ont péri de cette manière durant de violentes tempêtes.
  2. Le capitaine Lyon nous apprend que, dans les déserts de l’Afrique,