Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
DANS LA CONSERVATION DES FOSSILES.

couches déposées par les eaux qu’ont pu se conserver les restes d’animaux terrestres.

Nous voyons fréquemment des cadavres entraînés par les rivières à l’époque de leurs débordemens et chariés dans les lacs, les golfes et les mers ; et, bien qu’au premier abord on pût être porté à s’étonner de trouver des restes appartenant essentiellement à la terre enfouis dans des couches formées au fond des eaux, cet étonnement cesse dès que l’on vient à se rappeler que les matériaux des roches stratifiées proviennent en grande partie de détritus enlevés à des terres déjà précédemment formées. De même que c’est l’action des pluies, des torrens et des inondations qui a entraîné ces détritus, il est probable

    les cadavres des chameaux sont souvent desséchés par une atmosphère sèche et brûlante, et deviennent le noyau d’un monticule de sable que les vents y amoncèlent, et sous lesquels ils restent ensevelis comme les troncs de palmiers et les édifices de l’ancienne Égypte.

    Dans un écrit récent sur la géologie des Bermudes (Proceedings of geological society, Londres, avril 1834), le lieutenant Nelson décrit ces îles comme formées par un sable et des roches calcaires composés de coquilles et de polypiers pulvérisés, et, selon lui, la plus grande partie de ces matériaux, maintenant stratifiés, y aurait été transportée du rivage par l’action des vents. La surface du pays, sur plusieurs points, est entièrement formée par du sable désagrégé, offrant toutes les formes irrégulières que prend la neige balayée par les vents, et couverts d’ondulations comme celles que produisent les rides de la surface de la mer sur les sables de ses rivages. On y voit des coquilles récentes aussi bien dans le calcaire solidifié que dans le sable encore libre, ainsi que des racines du palmier nain, qui croît encore maintenant dans l’île. La côte nord-ouest du comté de Cornouailles offre des exemples analogues de plusieurs milliers d’arpens de terrains qui ont été envahis par des déluges de sable, entraînés de la mer sur les villages de Bude et de Perran-Zabulo. Ce dernier a même été deux fois détruit à des époques distantes entre elles, et complètement enseveli sous le sable que le vent chariait vers l’intérieur du pays durant des tempêtes extraordinaires. — Voyez Transact. of geol. soc. of Cornwall, t. 2, p. 140, et t. 3, page 12.— De la Beche, Geological Manual, troisième édit. p. 84. — Et la traduction anglaise de la Théorie de la Terre, de Cuvier, par Jameson, cinquième édit., note G.