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MAMMIFÈRES FOSSILES.

théologie physique dont nous nous occupons maintenant.

L’organisation du plus grand nombre des mammifères fossiles, même les plus anciens, diffère en si peu de points importans de celle de leurs représentans actuels dans les divers ordres que je me dispenserai d’entrer dans des détails d’où ressortiraient certainement des preuves d’une intelligence créatrice, mais des preuves dont il est bien peu qui ne ressortent également de l’anatomie des espèces vivantes.

Je bornerai donc mes observations à deux genres éteints, les plus remarquables peut-être des mammifères fossiles, soit pour leur taille, soit pour les particularités sans exemple de leur construction anatomique. Le premier est le dinothérium, le plus grand des mammifères terrestres qu’il y ait jamais eu ; le second, le mégathérium, celui qui s’écarte le plus des formes animales ordinaires, soit parmi les fossiles, soit parmi les espèces récentes.

Nous avons déjà dit, en parlant des mammifères de la période miocène de la série tertiaire, que les restes les plus abondans du dinothérium ont été rencontrés à Eppelsheim dans la province de Hesse-Darmstadt, et qu’on les trouve décrits dans un ouvrage du professeur Kaup qui se publie maintenant. Cuvier en cite aussi quelques exemples, comme ayant été rencontrés sur certains points de la France, de la Bavière ou de l’Autriche.

Les molaires du dinothérium[1] ressemblent assez à celles des tapirs pour que Cuvier ait cru primitivement devoir les rapporter à une espèce gigantesque de ce dernier genre. Depuis, le professeur Kaup a établi pour cet animal le genre dinothérium, intermédiaire entre les tapirs et les mastodontes, et qui remplit une lacune importante dans le grand ordre des pachydermes. La plus grande espèce, le dinothérium gigan-

  1. Pl. 2, C. fig. 3.