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INTESTINS DES POISSONS FOSSILES.

corps, qui en eût été une conséquence nécessaire, eût été une cause de diminution dans la puissance locomotrice, ce qui n’eût pas été sans inconvénient grave chez un animal qui, pour la capture de sa proie, ne pouvait compter que sur sa vélocité.

Tous ces faits, qui ressortent de l’étude des restes coprolitiques des ichthyosaures, ajoutent à ce que nous savions déjà de l’anatomie et des mœurs des anciens habitans de notre planète une masse de connaissances pleines d’intérêt. Nous y avons rencontré des témoignages qui nous permettent d’affirmer la présence d’arrangemens pleins d’utilité et d’admirables compensations jusque dans les organes si périssables, mais en même temps si importans, qui concourent à opérer les fonctions digestives. Nous avons pu reconnaître avec certitude la nature de leurs alimens, la forme et la structure de leur canal intestinal ; nous avons pu dessiner leur tube digestif dans les trois formes successives qu’il subit d’une extrémité à l’autre de sa longueur, d’abord estomac volumineux et prolongé, puis iléum aplati et contourné en spirale, jusqu’à ce qu’il se termine en un cloaque d’où les coprolites tombaient dans la vase qui donna naissance au lias. Là, ils sont demeurés ensevelis durant des siècles sans nombre, jusqu’à ce que la main des géologues ait été les arracher aux profondeurs qui les tiennent enfouis, pour les appeler à rendre témoignage des évènemens qui se sont accomplis au fond des mers primitives durant les longues périodes antérieures à l’avènement de l’homme sur la terre.


Structure des intestins dans les poissons fossiles.


On a récemment découvert des coprolites qui proviennent de poissons fossiles. M. Mantell les a rencontrés dans le corps