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INTRODUCTION.

nomènes de la géographie physique, sur la distribution générale des solides et des fluides à la surface du globe, sur la disposition des continens et des îles, sur la profondeur et l’étendue des mers, des lacs et des rivières, l’élévation des montagnes et des collines, le développement des plaines ; sur les vallées, leurs dépressions et leurs déchiremens, nous voyons que tout cet ordre de faits nous conduit encore à des causes dont l’investigation appartient essentiellement à la géologie.

Un examen plus approfondi nous fait suivre le passage des diverses substances minérales qui constituent le globe terrestre à travers les changemens et les révolutions dont les différentes couches de sa surface ont été le théâtre ; nous découvrons, dans la superposition de ces dernières, un ordre régulier qui se répète dans les localités les plus éloignées et correspond à l’ordre d’après lequel se succèdent les nombreuses espèces animales et végétales, maintenant éteintes, qui s’étaient successivement développées durant le cours de ces diverses formations minérales. De tels arrangemens ne peuvent devoir leur origine au hasard ; car partout un ordre et des lois s’y révèlent avec évidence dans l’arrangement des élémens inorganiques ; et cette évidence est portée à son plus haut point par l’étude des restes organiques que nous rencontrons disséminés dans toutes ces couches.

Comment donc s’est-il fait qu’une science aussi importante et qui ne comprend pas moins que l’histoire physique tout entière de notre planète ; qu’une science qui va puiser ses documens sur tous les points de la surface du globe, ait si peu attiré l’attention des diverses époques qui ont précédé la nôtre que, jusqu’au commencement de ce siècle, elle avait à peine obtenu de porter un nom ?

Déjà plus d’un essai avait été fait à diverses époques, soit par des hommes voués à l’observation positive, soit par d’ingé-