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NAUTILES.

qu’a faite M. Owen de sa terminaison en un vaste sac[1] où est renfermé le cœur de l’animal, on trouvera là, ce nous semble, des élémens suffisons pour décider cette question si long-temps controversée.

    plonger l’animal. On ne trouve pas, dans une seule des chambres aériennes, la plus faible quantité de cette substance ; elles sont toutes remplies d’un spath calcaire qui ne s’y est introduit que depuis, par une infiltration graduelle, et à des périodes successives reconnaissables aux changemens de couleur dans la substance du spath. Dans tous ces nautiles fossiles, l’ensemble des moules terreux contenus dans l’intérieur du siphon représente la masse liquide que cet organe pouvait contenir.

    On voit en d, e, f, pl. 32 fig. 3, la coupe des bords de la gaine calcaire qui entoure les moules internes de trois des compartimens du siphon rende. Peut-être cette gaine calcaire était-elle flexible comme celle qui entoure le siphon membraneux du nautilus pompilius de l’époque actuelle (pl. 31, fig. 1, b, d, e). La continuité de cette gaine dans l’intérieur des chambres aériennes (pl. 32. fig. 2 et 3 d, e, f, et pl. 33) prouve qu’il n’existait aucun point de communication pour le passage d’un fluide quelconque du siphon dans l’intérieur des chambres ; s’il eût existé en effet quelque communication semblable, une portion de la substance terreuse déliée qui, dans les deux cas que nous éludions, s’est moulée à l’intérieur du siphon, eût dû nécessairement passer dans l’intérieur des chambres ; or, on n’y trouve rien autre chose que le spath cristallisé qui pénétra par infiltration à travers les pures de la coquille, après que cette dernière eut été assez décomposée pour pouvoir être traversée par de l’eau tenant en dissolution du carbonate de chaux.

    Ce raisonnement peut s’appliquer avec le même succès aux moules solides de carbonate de chaux pur cristallisé qui remplit complètement les chambres de l’échantillon de la pl. 32, fig. 1 ; et on peut l’étendre encore à tous les nautiles fossiles et aux ammonites, soit que leurs chambres aériennes soient entièrement vides, ou qu’elles soient remplies eu tout ou en partie par du carbonate de chaux pur cristallisé. (Pl. 42, fig. 1, 2 et 3, et pl. 36.) Dans tous les cas semblables, il est évident qu’il n’a existé aucune communication par où l’eau put passer du siphon dans l’intérieur des chambres aériennes ; et toutes les fois que le tube a été rompu, ou que la coquille externe a été brisée, ou voit que le sédiment terreux où étaient contenues ces coquilles brisées s’est introduit dans les chambres aériennes que l’on trouve remplies d’argile, de sable ou de chaux.

  1. Pl. 34, p, p, a, a.