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CE SONT DES COQUILLES EXTÉRIERES.

traverse toute la série des chambres aériennes (pl. 36, d, e, f, g, h, i). On trouve dans chacune de ces parties des preuves d’arrangemens mécaniques, disposés pour un but, et par conséquent de l’existence d’un plan ; et je vais essayer d’en esquisser quelques unes.


Coquille externe.


La place qu’occupaient les coquilles des ammonites, et l’utilité dont elles étaient à l’animal, sont des points qui ont grandement attiré l’attention des géologues et des conchyliologistes. Guidés par les analogies qui existent entre ces animaux et les spirules, Cuvier et Lamarck ont pensé que les ammonites étaient des coquilles internes[1]. Il y a pourtant d’excellentes

  1. Cuvier a cité la petitesse de la chambre extérieure, où l’animal a son domicile, comme confirmant l’opinion que les ammonites étaient, ainsi que les spirules, des coquilles internes ; mais cet argument repose probablement sur l’observation d’échantillons incomplets. Il est rare que l’on rencontre la chambre externe des ammonites dans un état parfait de conservation : mais lorsque cela a lieu, on voit qu’elle est au moins aussi vaste que celle du nautile par rapport à tout l’ensemble de la coquille. Elle occupe souvent plus de la moitié (pl. 36, a, b, c, d) du dernier tour de spire, et quelquefois même ce tour tout entier. Cette chambre ouverte à l’extérieur n’est pas mince et faible comme l’est, dans la spirule, la longue chambre antérieure qui est logée dans le corps de l’animal qui produit cette coquille ; mais son épaisseur est presque la même que celle des chambres fermées qui la précèdent.

    En outre, le bord de l’ammonite adulte est, dans plusieurs espèces, roulé en une sorte de volute, de la même manière que le bord épaissi de la coquille du limaçon des jardins. Cette disposition paraît avoir pour but de donner à cette partie un surcroît de solidité, qui selon toute probabilité serait superflu dans une coquille interne (pl. 37, fig. 3, d).

    L’existence d’épines dans certaines espèces (A. armatus, A. Sowerbii)