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CONSTRUCTION DES COQUILLES.

Quant au principe qui a présidé à la division et à la subdivision des côtes, dans le but de multiplier les supports de la voûte à mesure que celle-ci prend de l’accroissement en surface, c’est le même qui guidait les architectes des monumens gothiques, lorsqu’ils soutenaient par des côtes saillantes les voûtes aplaties surbaissées qu’ils employaient dans leur sublime architecture.

Dans plusieurs espèces d’ammonites, on voit une autre disposition destinée à accroître encore leur solidité. Cette disposition consiste en ce que certaines portions des côtes se soulèvent en forme de petits dômes arrondis, de telle façon que, sur tous les points où se voient ces tubercules ou bosselures[1], la solidité du dôme s’ajoute à celle de la voûte simple. On voit de semblables dispositions dans les voûtes gothiques, sur les points d’intersection des côtes qui les parcourent ; mais celles des ammonites sont encore d’un effet beaucoup plus com-

    chacune des bifurcations, s’interpose une troisième côte auxiliaire fort courte qui s’étend sur toute la face dorsale, c’est-à-dire sur la portion la plus élargie.

    Dans une quatrième modification (pl. 37, fig. 5), les côtes, simples à leur départ du bord interne, se trifurquent, et embrassent toute la face dorsale. On voit la bouche complète de cette coquille dans la pl. 37, fig. 5, d.

    La figure 5 représente un cinquième cas, dans lequel une côte d’abord simple se trifurque comme dans le cas précédent, et où une ou plusieurs côtes auxiliaires courtes s’interposent entre chacune des trifurcations. Ces subdivisions ne se maintiennent pas toujours rigoureusement en même nombre, dans les divers individus d’une même espèce, ni même dans toutes les parties de la surface d’une même coquille ; mais elles remplissent toujours les mêmes fonctions ; et ces fonctions consistent à rendre plus solides la partie de la surface de la coquille, qui, par suite de son accroissement en grandeur du centre à la circonférence, fût devenue trop faible si elle n’eût été secourue par quelque compensation pareille à celle dont il s’agit.

  1. C’est d’ordinaire précisément là, que les côtes se bifurquent ou se trifurquent, comme on peut le voir pl. 37, fig. 2, 7, 9, 10, et fig. 3.