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AMMONITES.

part des premières. Il résultait de celle minceur un besoin de supports internes que rendaient inutiles l’épaisseur et la solidité de la coquille du nautile.

Pour fournir ces supports, les bords des lames transversales, au lieu d’offrir une courbure simple, se sont repliés en une variété extrême de ramifications sinueuses et de sutures ondulées[1].

Ces sinuosités et ces ondulations qu’offrent dans certaines espèces les cloisons à leur jonction avec la coquille externe sont d’une beauté remarquable ; elles en ornent la surface d’un travail des plus gracieux, rappelant des festons de feuillage, ou toutes les délicatesses d’une élégante broderie. Il arrive parfois que ces cloisons minces se sont converties en pyrite ; et l’on dirait d’un filigrane d’or se jouant au sein du spath transparent qui remplit les chambres de la coquille[2].

  1. Pl. 38 et pl. 37, fig. 6, 8.
  2. L’A. heterophyllus (pl. 38) est ainsi nommée à cause des lignes qui semblent dessiner à surface deux formes distinctes de feuillages. Le système de découpure est le même que dans les autres ammonites, mais les selles secondaires ascendantes (Pl. 38, S, S.), toujours arrondies dans les autres ammonites, sont ici plus allongées que d’ordinaire, et attirent l’attention plus que ne le font les pointes descendantes des lobes. (Pl. 38, d. l.)

    Les figures que dessinent les bords de l’une des cloisons transversales se montrent reproduites successivement par toutes les autres. Et comme l’animal, à mesure qu’il agrandit sa coquille, laisse derrière lui une chambre nouvelle plus vaste que la précédente, il en résulte que les bords des cloisons successives n’empiètent point les uns sur les autres, et ne s’enchevêtrent jamais.

    Malgré la complication apparente des dessins que l’on observe dans cette ammonite, le nombre des cloisons n’est que de seize dans un seul tour de la coquille ; et ici, comme dans presque tous les cas, la beauté et l’élégance de ces sortes de guirlandes ne reconnaissent pas d’autre cause que la répétition à des intervalles réguliers d’un seul système symétrique de formes, système qui n’est autre que celui que présente séparément le bord de chacune des cloisons transversales. Aucune