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AMMONITES.

Les fonctions qu’assigne M. de Buch aux lobes des ammonites, lorsqu’il les considère comme servant à fixer la base du

    ayant son siphon fixé d’ordinaire vers le centre (pl. 31, fig. 1), ou rapproché de la face ventrale des cloisons successives, se trouve fixé par conséquent au fond de la chambre extérieure (pl. 52, fig. 2, pl. 42, fig 1) ; ce fond est généralement concave, et la lame transversale qui le constitue n’offre d’ordinaire ni dentelures ni sinuosités. Dans les ammonites au contraire, le siphon étant proportionnellement étroit et toujours placé vers la face dorsale (pl. 36 d, et pl. 39 d), il suffit beaucoup moins que celui des nautiles à fixer le manteau en place au fond de la chambre antérieure ; aussi cet organe trouve-t-il un autre mode de fixation dans les dépressions nombreuses qu’offre le bord de la cloison transversale, et d’où résulte une série considérable de lobes sur la jonction de cette cloison avec la surface interne de la coquille.

    Le plus intérieur de ces lobes, ou lobe ventral, est placé sur le bord interne de la coquille (pl. 39, V) ; du côté opposé, et au bord externe, est placé le lobe dorsal (D) qui embrasse le siphon, et se trouve divisé par cet organe en deux bras divergens. En dessous des lobes dorsaux se voient les lobes latéraux supérieurs (L), sur chaque côté de la coquille ; plus bas encore, à peu de distance au dessus du lobe ventral, les deux lobes latéraux inférieurs (l).

    Les intervalles qui existent entre ces lobes constituent des échancrures, ou selles, où reposait et se fixait le manteau de l’animal au fond de la première chambre, et ces selles se distinguent de la même manière que les lobes eux mêmes. Celle qui partage les deux lobes dorsal et latéral supérieur s’appelle selle dorsale (S. d) ; la selle latérale (S. l.) partage les lobes latéraux supérieurs et latéraux inférieurs ; enfin la selle ventrale (S. v) est située entre les deux lobes ventral et latéral inférieur. On retrouve, dans toutes les formes que présentent les ammonites, cette disposition générale avec des modifications diverses ; mais lorsque, comme cela se voit dans la planche 39, la spire de la coquille s’accroît rapidement en largeur, de telle façon que le dernier tour de spire recouvre complètement, ou en partie les tours précédens, on voit s’y surajouter des lobes auxiliaires plus petits qui, suivant la taille de l’ammonite, sont jusqu’au nombre de trois, de quatre ou de cinq paires (pl. 39, a1, a2, a3, a4, a5).

    Ces divers lobes, à mesure qu’ils se rapprochent du centre, sont subdivisés eux-mêmes par des dentelures nombreuses qui fournissent des points d’attache au manteau de l’animal, et chacun se trouve ainsi flanqué d’une série de lobes accessoires qui eux-mêmes sont pourvus de dentelures symétriques, dont les extrémités produisent ces belles apparences d’un feuillage compliqué qui s’observent dans les