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AMMONITES.

teur qui soutenait l’animal au sein des eaux, et une demeure qui protégeait son corps contre les injures du dehors.

À mesure que l’animal s’accroissait en volume, et s’avançait vers l’orifice extérieur de la coquille, les espaces qu’il laissait derrière lui se convertissaient successivement en de nouvelles chambres aériennes, d’où résultait, pour la coquille considérée comme flotteur, un accroissement de puissance. Ce flotteur, que dirigeait dans ses mouvemens un tuyau traversant la série tout entière des chambres aériennes, était un instrument hydraulique d’une extrême délicatesse qui permet à l’animal de s’élever suivant son gré à la surface des eaux, ou de descendre dans les profondeurs les plus grandes.

Des êtres créés pour flotter parfois au sein des eaux ne pouvaient être chargés d’une coquille épaisse et lourde ; et comme, d’un autre côté, une coquille mince renfermant de l’air eût cédé à des degrés différens d’une pression souvent intense des eaux profondes, nous trouvons, soit dans la construction mécanique de la coquille externe, soit dans les cloisons intérieures qui constituent les chambres aériennes, un ensemble de dispositions tout à fait organisées pour la résistance la plus complète. En premier lieu, la forme même de la coquille qui est celle d’un tube recourbé sur lui-même et n’offrant à l’extérieur qu’une surface convexe ; puis l’accroissement de puissance qui résulte d’une série de côtes et de voussures formant à la surface convexe de ce tube enroulé un ensemble de voûtes et de dômes qui ajoutent à sa solidité. Enfin les lames transversales qui forment les chambres aériennes y ajoutent encore une succession non interrompue de supports, dont les ramifications s’étendent sur tous les points de la coquille où plus de solidité était nécessaire.

Si toute disposition régulière démontre l’action d’une cause intelligente, et si plus de perfection dans un mécanisme est la