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POURQUOI ELLES NE SONT CONSERVÉES QU’EN PARTIE.

Si l’on compare la coquille des bélemnites avec celle du nautile, on trouve entre toutes leurs parties les plus importantes une analogie à peu près complète[1] ; et l’on peut étudier toute

    ensevelis dans le sédiment terreux sur lequel ils étaient tombés.

    On voit sur le rivage, au bas de la colline du Cap d’Or (Golden Cap), près de Charmouth, deux couches de marne pour ainsi dire pavées de bélemnites et séparées par une épaisseur de trois pieds seulement d’une autre marne où l’on n’en rencontre presque pas. Or, la plupart de ces bélemnites ont à leur surface des serpules et d’autres coquilles étrangères qui leur sont fixées ; et cette circonstance nous donne à connaître que le corps et les réservoirs à encre se sont détruits, et que les bélemnites ont reposé au fond des eaux un certain laps de temps avant que d’être recouvertes. Ces divers faits s’expliquent par l’hypothèse que la mer dans cette localité était très fréquentée par les bélemno-seiches durant les intervalles qui séparaient les divers dépôts du lias. Ou est conduit à une semblable conséquence par l’état où se montrent certaines bélemnites de la craie d’Antrim, qui ont été perforées par de petits animaux pendant le temps qu’elles ont reposé sur le fond, et dont les trous se sont remplis ensuite de substance calcaire on siliceuse, lorsque la matière de la craie est venue à les recouvrir, à l’état de vase molle, ou dissoute dans les eaux. (Voyez le Mémoire de M. Allan, sur les bélemnites, dans les Transactions de la Société royale d’Édimbourg, et celui de M. Miller dans les Transactions géologiques de Londres, 1826, p. 53.)

    C’est ainsi que le plus souvent, dans les millions de bélemnites qui remplissent les formations secondaires, l’étui fibro-calcaire et les alvéoles cloisonnées sont les seules parties qui se soient conservées tandis que dans certains lits de schistes cet étui et les alvéoles cloisonnées ont quelquefois entièrement disparu, et qu’ainsi la gaine cornée ou nacrée et le réservoir d’encre, sont les seules parties qui aient persisté (voyez. pl. 44″, fig. 1—8). L’échantillon rare figuré pl. 44′, fig. 7, et qui est venu offrir la solution de cette énigme jusqu’alors inexpliquée, offre réunies, et presque entièrement conservées en place, ces trois parties essentielles d’une bélemnite. Le réservoir d’encre est placé à l’intérieur de la gaine cornée antérieure (e, e′, e″) et l’alvéole cloisonnée (bb′), en dedans du cône creux de la coquille postérieure fibro-calcaire, ou de ce que l’on désigne communément sous le nom de bélemnite.

  1. Les chambres aériennes et le siphon sont dans ces deux familles des organes essentiellement les mêmes. Dans les bélemnites, l’extrémité antérieure de la coquille fibro-cal-