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SONT D’ACCORD AVEC LES LIVRES SACRÉS.

océans se serait soulevé pour former à son tour des montagnes et des continens. Mais cette hypothèse tombe irrésistiblement devant les faits que nous devons exposer dans la suite de cet ouvrage.

Une troisième opinion a été émise en même temps par de savans théologiens et par des hommes versés dans les études géologiques, et sans qu’ils y aient été conduits par les mêmes considérations : elle consiste à dire que les jours dont il est question dans le récit genésiaque ne sont point des intervalles égaux à ceux que le globe emploie pour opérer une rotation sur lui-même, mais bien des périodes se succédant entre elles, et chacune d’une grande étendue ; et l’on a été jusqu’à affirmer que l’ordre suivant lequel se succèdent les débris qui nous sont restés d’un monde antérieur au nôtre était en tout d’accord avec l’ordre de création raconté dans la Genèse. Cette assertion, malgré son exactitude apparente, ne s’accorde pas encore dans son entier avec les faits géologiques. Car il est prouvé que les plus anciens animaux marins se rencontrent dans ces mêmes divisions des couches de transition les plus inférieures où l’on rencontre les premiers restes végétaux, d’où cette conclusion irrésistible que ces animaux et ces végétaux d’espèces maintenant éteintes sont d’origine contemporaine ; et si quelque part la création des végétaux a précédé celle des animaux les plus anciens, c’est un fait dont jusqu’ici les recherches géologiques n’ont pu rencontrer aucune trace. Cependant il n’y a encore là, dans mon opinion, aucune objection solide que la théologie ou la critique puissent faire contre l’emploi du mot jour dans le sens d’une longue période ; mais l’on demeurera convaincu de l’inutilité d’une telle extension dans le but de réconcilier la Genèse avec les faits naturels, si je parviens à démontrer que toute la durée dans laquelle se sont manifestés les phénomènes géologiques[1] est en entier

  1. Un traité très-intéressant sur l’accord de la géologie avec l’histoire