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HOUILLÈRES DE LA BOHÈME.

qui entrent dans la structure organique des végétaux. S’il arrive que ce soit un schiste qui constitue le toit d’un banc de houille propre à être exploité, ainsi que cela a lieu généralement, nous y trouvons à faire la plus abondante moisson de fossiles ; et peut-être n’est-ce pas tant par suite de quelque circonstance particulière à ces sortes de lits que parce que nous les connaissons sur une plus grande étendue et que nous les étudions davantage. Le dépôt principal n’est pas en contact immédiat avec la houille, mais il en est séparé par une distance de douze à vingt pouces ; et il y en a dans cette position une quantité si immense qu’il n’est pas rare qu’elle soit la cause d’accidens sérieux en détruisant l’adhésion du lit de schiste, qui sa sépare et tombe après que le travail du mineur a enlevé la houille qui le supportait. Lorsqu’il s’est fait une chute considérable de cette nature, c’est chose curieuse à voir que la voûte de cette mine recouverte de ces formes végétales dont quelques unes sont d’une beauté et d’une délicatesse parfaites ; et tout observateur est frappé de la confusion extraordinaire avec laquelle sont dispersés ces restes brisés, et de la puissante action mécanique dont ils nous fournissent d’abondans témoignages. »

On rencontre dans les autres gisemens houillers de la Grande-Bretagne une abondance pareille de restes végétaux distinctement conservés. Mais l’exemple le plus remarquable que j’en aie encore observé, c’est celui des mines de Bohême que j’ai déjà citées. Les peintures de feuillages les plus exquises qui recouvrent les lambris des palais de l’Italie ne peuvent entrer en comparaison avec la belle profusion des formes végétales éteintes qui tapissent les galeries de ces mines de houille ; c’est un dais d’une magnifique tapisserie, qu’enrichissent des festons d’un gracieux feuillage jetés sans règles et avec une sorte de profusion sauvage sur tous les points de sa surface. Ce qui en rehausse encore l’effet, c’est le contraste de la