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SONT D’ACCORD AVEC LES LIVRES SACRÉS.

L’interprétation que je viens de proposer semble en outre résoudre la difficulté qui, sans ce secours, paraît résulter de ce qu’il est dit que la lumière existait dès le premier jour, tandis que c’est au quatrième seulement qu’apparaissent le soleil, la

    beaucoup, il fut un temps où elle n’était distante que d’une année, que d’un jour, que d’une heure. Ceux donc qui soutiennent que la manifestation de la gloire du Tout-Puissant par ses œuvres n’a pu être limitée à une courte période de six ou sept mille ans ne sentent pas que la même objection s’adresse à la période la plus immense que puisse concevoir l’esprit humain. Il n’est pas de durée déterminable qui puisse entrer en proportion avec l’éternité, et que nous assignions à l’univers matériel six millions ou six cents millions d’années, un sophiste pourrait dire avec une égale raison que la gloire du Tout-Puissant manifestée dans ses œuvres ne peut être ainsi limitée. Ce n’est donc pas dans le but de faire taire de semblables objections que j’ai admis l’existence d’une terre et d’un ciel plus anciens que ceux que nous avons sous les yeux, comme compatible avec le récit de Moïse ou tout autre passage des livres sacrés, mais dans le but seulement de raffermir la foi des lecteurs pieux qui pourraient se laisser ébranler par les découvertes réelles ou prétendues des géologues modernes. Si ces philosophes ont réellement découvert des os fossiles ayant appartenu à des espèces ou à des genres d’animaux qui maintenant n’existent plus sur la terre ni dans l’océan, et si la destruction de ces espèces et de ces genres ne peut nous être expliquée par le déluge général ou toute autre catastrophe dont l’histoire nous dit que notre globe a été le théâtre ; s’il est de fait que la surface de la terre est formée de couches qui ne peuvent y avoir été disposées dans l’état où elles sont que par la mer, ou par toute autre masse d’eaux demeurées à l’état tranquille sur les points où ces couches se rencontrent pendant des périodes beaucoup plus étendues que n’a été la durée du déluge de Noé ; si, dis-je, tous ces faits prennent le caractère d’une certitude complète, ce dont je ne suis nullement convaincu, nous ne trouvons rien dans les livres sacrés qui nous empêche de penser que ce sont les ruines d’une terre antérieure, formée au sein du chaos d’où Moïse nous apprend que Dieu tira les élémens du système actuel. Son histoire, aussi loin qu’elle remonte, est celle de la terre telle qu’elle existe maintenant, de ses habitans actuels et de leurs ancêtres des premiers âges ; et un des géologues les plus ingénieux et les plus profonds, Cuvier (Essai sur la théorie de la terre), a démontré que la race humaine ne peut pas être beaucoup plus ancienne que ne nous l’annoncent les écrits du législateur hébreu. » — Stackhouse’s Bible, par l’évêque Gleig, p. 6-7, 1816.