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VEINES MÉTALLIFÈRES.

dans la substance même des roches. Ainsi l’étain se rencontre parfois disséminé dans le granite, et le cuivre dans le schiste cuivreux de la base du Hartz à Mansfeld, etc.

La plupart et les plus riches des veines métalliques du Cornouailles, ainsi que celles d’un grand nombre d’autres districts métallifères, se trouvent près du point de jonction du granite avec les schistes qui le recouvrent. Elles varient en puissance depuis moins d’un pouce jusqu’à trente pieds et au delà ; mais l’épaisseur la plus ordinaire des veines, soit d’étain, soit de cuivre, dans cette contrée, est comprise entre un et trois pieds, et ces couches, d’une épaisseur moindre, contiennent un minerai plus dégagé de toute autre substance, et par conséquent d’une exploitation plus avantageuse[1].

On a proposé diverses hypothèses pour expliquer comment ces fissures au sein de roches solides ont été remplies de minerais métalliques en même temps que de substances terreuses, souvent différentes par leur nature de la roche qui les contient. Werner supposait que les substances qui y sont contenues y avaient pénétré d’en haut à l’état de solution aqueuse, tandis que Hutton, au contraire, et ses partisans, pensent

  1. La disposition que prennent les filons métalliques dans les terrains où ils sont renfermés se trouve exposée d’une manière remarquable dans le rapport géologique de M. Thomas, auquel sont jointes une carte et des coupes du district métallifère des environs de Redruth, le plus intéressant de tous les districts métallifères du Cornouailles. On y voit réunis sur une petite étendue les phénomènes les plus importans, tels que les filons métalliques, les glissemens de terrains, les entrecroisemens de filons, phénomènes dont chacun se manifeste jusqu’à une profondeur inconnue, et se continue sans interruption à travers des terrains d’âges différens. Nous avons extrait de cet ouvrage une coupe (pl. 67, fig. 5), qui offre un ensemble remarquable de veines produisant de l’étain, du cuivre et du plomb.

    L’exploration géologique du comté de Cornouailles, qu’exécute maintenant M. Delabèche, sous les auspices de l’Ordnance (le corps d’artillerie), nous fournira dans peu de temps des données précieuses sur ces sujets.