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PUITS ARTÉSIENS.

Dans le bassin tertiaire de Perpignan, et dans la craie de Tours, les eaux forment des sortes de rivières souterraines qui y exercent de bas en haut d’énormes pressions. Il existe un puits artésien dans le Roussillon, dont l’eau s’élève de trente à cinquante pieds au dessus de la surface. À Perpignan et à Tours, d’après M. Arago, la force ascensionnelle de l’eau est telle qu’un boulet de canon jeté dans le conduit d’un puits artésien en est violemment rejeté par la force du courant.

On a tiré parti dans quelques localités de la température élevée que possèdent les eaux provenant de grandes profondeurs. Dans le Wurtemberg, M. Von Bruckmann a employé l’eau de puits artésiens à échauffer une manufacture de papiers à Heilbronn, et à prévenir pendant l’hiver la formation de la glace autour des roues motrices des moulins. On a mis les mêmes moyens en usage dans l’Alsace, et à Canstadt, près de Stuttgard. On a proposé d’appliquer la chaleur des sources ascendantes au chauffage des serres. Depuis long-temps les puits artésiens sont en usage dans le duché de Modène, et on en retire également de grands avantages en Hollande,

    une vallée dans la couche M, au dessous de A", les eaux de cette couche s’écouleraient dans la partie basse de la vallée, et ne s’élèveraient jamais le long des parois de la faille, jusqu’au niveau de sa partie supérieure H.

    S’il arrivait que la dike H L ne fût pas complètement en contact avec les couches M, N, O, P, Q, B., qu’elle traverse, il en résulterait une issue par où les eaux de ces couches inclinées iraient se déverser à la surface en y formant des puits artésiens naturels. On verrait donc une série de sources artésiennes tracer à la surface de la terre la ligne suivant laquelle la dike serait en contact avec les bords fracturés des couches d’où proviennent les eaux, et le niveau des eaux à l’intérieur de ces couches se rapprocherait toujours beaucoup de celui des sources, en H ; mais, comme la perméabilité des dikes varie sur les divers points de leur étendue, les hauteurs auxquelles elles soutiennent les eaux à l’intérieur des couches adjacentes peuvent être très diverses, et varier depuis te niveau le plus élevé possible, A, B, C, D, E, jusqu’au niveau le plus bas, H.