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FIN DE TOUTE ÉTUDE PHILOSOPHIQUE.

d’irrésistibles preuves de l’existence d’un plan immense en étendue[1]. »

« Voyez seulement, dit lord Brougham, par quelles contemplations les plus sages des hommes couronnent leurs plus sublimes recherches. Où se repose Newton, après avoir soulevé les voiles les plus épais qui enveloppaient la nature, après avoir saisi et arrêté dans leur course les plus subtils et les plus rapides de ses élémens, après avoir parcouru les régions de l’espace sans fin, après avoir exploré les mondes au delà de la route que parcourt le soleil, après avoir annoncé ces lois qui maintiennent l’univers dans un ordre éternel ? Il s’arrête, comme par une inévitable nécessité, devant la contemplation de la grande Cause Première ; et il tire sa plus grande gloire d’en avoir démontré l’existence, et d’en avoir mieux fait comprendre aux hommes la haute Sagesse ainsi que les dispensations de sa puissance[2]

Si donc il est admis que c’est un haut privilège de notre seule nature humaine, et en même temps un emploi plein de piété de nos facultés les plus élevées, que d’embrasser dans notre pensée l’Immensité et l’Éternité, que de nous élever jusqu’à la contemplation des beautés merveilleuses qui ont été jetées à profusion dans le monde matériel ; que de lire le nom de l’auteur de l’univers là où il s’est plu lui-même à l’inscrire partout sous nos yeux, dans les œuvres de la création, il est évident que tout à côté de l’étude de ces mondes éloignés sur lesquels se porte l’observation de l’astronome, le plus vaste et le plus sublime sujet de recherches physiques qui puisse fixer l’attention de l’esprit humain, et celui qui de beaucoup nous importe le plus, à cause des liens étroits qui le rattachent à nos intérêts personnels, c’est sans contredit

  1. Babbage, On the Economy of Manufactures, 1re édit. p. 319.
  2. Lord Brougbam, Discours sur la théologie naturelle, 1re édition, page 194.