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NOTES

offrant en même temps la dentition d’un rongeur ; et une particularité que nous devons remarquer ici, c’est que la plus grande espèce vivante de cet ordre, le capybara, est propre à l’Amérique du sud. M. Darwin a également recueilli des fragmens d’un petit rongeur très voisin de l’agouti, et des restes d’un quadrupède ongulé de la taille du chameau, qui établit un passage entre le groupe anormal de ruminans dont les chameaux et les lamas font partie, et l’ordre des pachydermes.

Page 172. Dans l’été de 1836, M. Murchison a découvert à Ludlow, dans les roches de schistes sableux qui constituent les étages supérieurs du système silurien, un lit très curieux presque entièrement composé d’os brisés, de dents et d’écailles de poissons mêlés de nombreux petits coprolites. Toutes ces circonstances des débris organiques qui composent ce lit le font ressembler à la couche désignée sous le nom de lit osseux (bone bed), située à la partie inférieure du lias sur les bords de la Severn, près de Aust-Passage et près de Watchet ; on trouve en effet dans cette dernière couche des os, des dents et des coprolites provenant de poissons, mêlés avec des os de reptiles réduits en fragmens. Ce lit osseux de Ludlow est le premier exemple qu’on ait encore signalé jusqu’ici de débris prouvant que les poissons existaient en abondance à cette époque reculée de la série de transition où se sont déposées les couches supérieures du système silurien.

Nous avions déjà signalé dans une note, à la page 240, la présence dans le système carbonifère de dents, d’écailles, d’os et de coprolites appartenant à la classe des poissons.

Page 182. M. le docteur Milne Edwards a récemment combattu l’opinion qui explique les changemens de la peau des caméléons par des différences dans l’intensité de leurs inspirations ; et il a fait voir que ces changemens sont dus à des modifications qui ont lieu dans la disposition de couches de pigmens membraneux diversement colorés, superposées les unes aux autres, au dessous de l’épiderme, et pouvant se modifier à ce point que l’une peut être entièrement cachée par l’autre. Cette opinion détruit les conjectures qu’a émises Cuvier en attribuant au plésiosaure la faculté de faire varier la couleur de sa peau comme conséquence de la ressemblance qu’offrent ses côtes, quant à leur structure, avec celles du caméléon.

Voyez Penny cyclopædia, t. VI) page 474 et suivantes, et les Annales des sciences naturelles (1re série, t. 4).

Page 187. Voici un fait qui fera voir de quelle exquise délicatesse peut jouir la main humaine. Je tiens de M. James Gardener, de Régent Street, à Londres, qu’il peut avec sa main seule, guidée seulement par le sens du toucher, tracer, les yeux fermés, des lignes parallèles, dont la distance, mesurée au micromètre, se trouve être exac-