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NOTES

sion alternative de tout autre liquide sécrété, ou même de l’eau dans laquelle flotte la coquille. Peut-être découvrira-t-on par la suite, dans quelques uns de ces genres, certaines modifications organiques destinées à vider et à remplir le siphon, par tout autre moyen que par l’action du péricarde, et peut-être même avec de l’eau prise dans la cavité branchiale. Mais comme nous savons que le nautile flambé possède dans son fluide péricardial et dans son siphon un appareil qui suffit à produire ces modifications dans sa pesanteur spécifique, et comme nous rencontrons dans les ammonites, et dans plusieurs autres familles éteintes de coquilles chambrées, un siphon et des chambres aériennes toutes semblables à ceux du nautile, nous sommes autorisés à conclure par analogie que ces mécanismes, si semblables à ceux du nautile, qui ont échappé à la destruction, étaient en rapport avec des parties molles et périssables qui correspondaient à l’appareil péricardial du nautile actuel.

Il est d’ailleurs de peu d’importance, pour la théorie statique que j’ai proposée relativement au siphon, que le fluide alternativement admis et rejeté provienne du péricarde ou de toute autre cavité intérieure du corps, ou même de la mer ; seulement on a déjà constaté l’existence d’un mécanisme à l’aide duquel, dans le premier cas, s’effectuent les mouvemens du fluide péricardial, ainsi que cela a lieu dans le nautile flambé ; tandis que si le second cas existait, il nous resterait à découvrir par quel mécanisme s’effectue l’admission du fluide à l’intérieur du siphon, et l’expulsion qui a lieu ensuite.

Dans le cas où il existe un siphon enveloppé dans toute son étendue par une coquille rigide et inflexible, comme cela a lieu dans le nautilus Sipho, l’élasticité de l’air intérieur des chambres ne peut aider la force musculaire du siphon dans la fonction de régler l’action d’un fluide quelconque à l’intérieur de ce tube ; et si l’hypothèse que nous avons proposée dans la note de la page 514, en parlant de cette espèce, ne lui est pas en effet applicable, non plus qu’à toutes celles qui offrent une même modification de l’appareil siphonal, la manière dont s’opéreraient les mouvemens alternatifs du liquide qui remplit cet organe nous serait encore complètement inconnue.

Dans le cas d’un fourreau articulé tel que celui de la planche 52, fig., 3, d, e, f, et de la pl. 53, chacun des articles calcaires (e), formé par une coquille rigide, pouvait bien s’articuler avec le collier de la cloison transversale adjacente, de façon à constituer une enveloppe mobile ou valve, laquelle, étant tirée par son bord supérieur vers l’extérieur du collier h, aurait laissé un passage entre son bord extérieur et l’intérieur du collier sous-jacent ; et à travers ce passage l’air eût pu passer de la chambre aérienne contiguë dans l’intervalle compris entre le fourreau calcaire et le siphon membraneux, toutes les fois que ce dernier aurait dû être vidé du liquide péricardial qui y était contenu, et rentrer