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NOTES

ou bisulfure de cuivre, peut être converti en sulfure sous l’action d’un courant voltaïque faible. L’appareil qu’il emploie se compose d’une auge partagée en deux compartimens par une cloison d’argile humide ; dans l’un de ces compartimens il place une solution de sulfate de cuivre et une pièce de bisulfure jaune de cuivre, et dans l’autre une petite quantité d’eau renfermant un peu d’acide sulfurique, ou de l’eau seulement sans acide, dans laquelle est une pièce de zinc communiquant avec les pyrites cuivreuses de l’autre compartiment par l’intermédiaire d’un fil de cuivre.

Ainsi soumis à l’action voltaïque dans cet appareil simple, la surface du minerai de cuivre passe bientôt du jaune à une belle couleur irisée, puis à une couleur pourpre, et enfin, après quelques jours, à l’état de sulfure sur lequel le cuivre métallique se dépose en cristaux brillans. Si l’on continue l’expérience pendant quelques semaines, et qu’on y ajoute de temps en temps de nouveau sulfate de cuivre, le sulfure finit par former une croûte épaisse immédiatement au dessous des cristaux métalliques ; il est de couleur presque noire et un peu friable. Suivant M. Fox, l’oxide de cuivre de la solution cède une partie de son oxigène à une partie du soufre du bisulfure, et il se forme ainsi de l’acide sulfurique qui se porte à travers l’argile sur le zinc du second compartiment, tandis que le cuivre désoxidé se dépose sur le minerai cuivreux électronégatif. Ce résultat semble expliquer pourquoi le enivre métallique se trouve, dans les mines, en contact avec le sulfure de cuivre et avec un minerai noir de cuivre, mais jamais avec le bisulfure jaune de ce même métal, et aussi pourquoi le sulfure de cuivre se rencontre ordinairement dans les veines métalliques, plus près de la surface que le bisulfure jaune, y étant exposé à l’action de l’eau, et d’une substance ferrugineuse, telle que le gossan ou oxide de fer, que l’on trouve dans les régions supérieures des mines de cuivre du comté de Cornouailles. M. R. W. Fox a également rendu compte de ses expériences sur l’état électro-magnétique des veines métalliques, et il a fait voir qu’il y a découvert des preuves d’une action électrique indépendante de toute influence accidentelle. Il a même obtenu une action voltaïque très marquée en plongeant dans l’eau un morceau de sulfure et un autre de bisulfure jaune de cuivre ; de ces deux minéraux, le premier était électro-positif par rapport au dernier. Cette expérience fait voir que l’action voltaïque entre différens filons (lodes) métalliques, et même entre des parties différentes d’un même filon, doit être très intense. M. Fox avait été déterminé à entreprendre ses expériences électro-magnétiques sur les mines, par les analogies que lui avaient paru présenter certains filons métalliques avec des combinaisons voltaïques.

Dans une autre expérience, M.R.W. Fox a remplacé la pièce de zinc par du sulfure de cuivre dans l’un des compartimens, toutes les autres