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COUCHES DE LA SÉRIE DE TRANSITION.

en si grande abondance sont désignées à juste titre sous le nom de groupe carbonifère ou grande formation houillère[1]. C’est dans cette formation surtout que les restes des végétaux anciens se sont conservés et convertis en lits de charbon minéral après avoir été accumulés dans le fond des mers, des golfes et des lacs de ces époques, puis recouverts par des lits de sable et de vase qui depuis se sont eux-mêmes convertis en grès et en schistes[2]. (Pl. 1, n° 14.)

  1. Voyez Conybeare et Phillips, Geology of England and Wales, liv. 3.
  2. Le type le plus caractéristique qui se rencontre en Angleterre des couches constitutives de la grande formation carbonifère, soit qu’on les considère dans leurs conditions générales ou dans leurs détails circonstanciés, se trouve dans les comtés du nord. Il parait, d’après la coupe qu’a présentée M. Forster des couches qui s’étendent depuis Newcastle-Upon-Tyne, jusqu’à Cross-Feld, dans le Cumberland, que leur épaisseur réunie excède, le long de cette ligne, quatre mille pieds. Cette masse énorme se compose de lits alternatifs de schiste, ou d’argile endurcie, de grès, de calcaire et de houille. Cette dernière est plus abondante dans la partie supérieure de la série, près de Newcastle et de Durham, tandis que le calcaire prédomine dans la partie inférieure. Forster énumère individuellement trente-deux lits de charbon, soixante-deux de grès, dix-sept de calcaire, un banc de trap qui les traverse, et cent vingt-huit couches de schistes et d’argile. Les débris animaux trouvés jusqu’ici dans les couches calcaires sont presque exclusivement marins, d’où nous concluons que ces couches ont été déposées au fond de la mer. Les coquilles d’eau douce que l’on rencontre de temps en temps dans la région supérieure de cette grande série prouvent que ces couches, les plus récentes de la formation carbonifère, ont été déposées dans des eaux saumâtres ou tout-à-fait douces. On a constaté dernièrement que des dépôts d’eau douce se présentent parfois dans la région inférieure de la série carbonifère. (V. le docteur Hibbert, Account of the limestone of Burdic House near Edimburgh ; Transactions of the royal society of Edimburgh, tome 13 ; et le professeur Phillips, Notice of freshwater shells of the Genus Unio in the lower part of the coal series of Yorkshire : London, Phil. Mag., Nov, p. 1832, 349.) Les causes qui ont rassemblé ces végétaux en lits ainsi superposés et qui les ont séparés par des couches de sable et d’argile d’une épaisseur énorme sont mises en évidence par la manière dont les troncs entraînés des forêts de l’Amérique s’accumulent dans les golfes ou dans les grandes rivières du con