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COUCHES DE LA PÉRIODE SECONDAIRE.

tions les plus productives, le voisinage de grandes masses de calcaire, de marne ou de gypse qui permette d’ajouter artificiellement au sol celui de ces élémens qui lui manque ajoute beaucoup à la facilité avec laquelle il se prête à l’importante fonction de fournir à l’homme ses alimens. C’est ce qui fait que les plus vastes terrains à blé, de même que les sociétés les plus populeuses du globe, sont placés au-dessus des couches de formation secondaire ou tertiaire, ou sur les détritus de ces couches, auxquels doivent leur origine les dépôts diluviens et d’alluvion, dépôts encore plus composés et par conséquent plus fertiles[1].

Cette disposition des roches stratifiées présente un autre avantage par ce fait que le calcaire, le sable et le grès, couches qui se laissent facilement traverser par l’eau, alternent avec des lits d’argile ou de marne qui présentent au passage de ce liquide important un obstacle imperméable. Toutes les couches perméables reçoivent à leur surface les eaux pluviales ; celles-ci les traversent jusqu’à ce qu’un lit d’argile vienne les arrêter, et elles s’accumulent dans toutes les parties les plus inférieures de chacune des couches poreuses, sous forme de vastes réservoirs qui, en se déversant sur le penchant des vallées, alimentent les sources et les rivières. Ces réservoirs ne consistent pas seu-

  1. Ce n’est pas une des moindres preuves du plan qui a dirigé l’arrangement des matériaux dont se compose la surface de notre planète que de voir les roches primitives et granitiques, qui, de leur nature, sont les moins propres à se convertir en un sol fertile, reléguées pour la plupart à constituer les districts montagneux du globe, lesquels, à cause de leur élévation et de leur irrégularité, ne se prêtent que difficilement à être habités par l’homme, tandis que les régions plus basses et plus tempérées sont ordinairement composées de couches secondaires et dérivées, que la nature complexe même des ingrédiens qui les constituent rendent grandement utiles à l’espèce humaine, par la facilité avec laquelle elles fournissent à tout le luxe d’une végétation florissante. — Buckland, Leçon inaugurale. Oxford, 1820, p. 17.