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sée, il est vrai, un peu trop loin, son peu de choix pour toute nourriture végétale quelconque, la facilité avec laquelle il fait son repas, sa grande constance dans les travaux pénibles et de longue durée, tout prouve, enfin, qu’il est né le compagnon du laboureur, le domestique le plus utile de la ferme.

Non-seulement le Bœuf concourt plus que les autres animaux domestiques à la culture des terres, aux charrois ou transport des denrées à des distances considérables, mais encore il est précieux sous le rapport des engrais, que sa manière de vivre nous procure : en amendant nos champs, il les rend doublement fertiles, il améliore sensiblement le sol sur lequel il vit, etc.

Ce n’est pas assez pour nous qu’il sacrifie sa plus belle carrière, je veux dire, qu’il dévoue avec bonté et constance le temps et la force qui caractérisent son âge adulte, à des travaux non interrompus ; après sa mort, il est pour nous un aliment justement considéré comme le plus sain et le plus agréable, comme le plus succulent et le plus nutritif de tous ceux adoptés pour la nourriture de l’homme ; sa chair est un mets universel ; sa peau, son poil, ses cornes, jusqu’à ses os et ses sabots sont conservés et utilement employés pour les arts, nos usages et nos besoins.

Ces deux éclats de sa vie, si dissemblables l’un de l’autre par leurs effets, déterminent pour chacun d’eux des soins et des ménagements particuliers.

Le premier, en tant que Bœuf de travail, comprend sa multiplication et tout ce qui a rapport à son éducation physique, ainsi que la manière de le dresser, de le diriger à propos dans ses services domestiques. Le second embrasse l’engraissement et tout ce que prescrit l’économie rurale à ce sujet.