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que ce qu’ils ont pratiqué et se fait un mérite de condamner ce qu’il ne connaît pas, plutôt que de chercher à en approfondir la valeur. Pourquoi ne pas donner de l’exercice à ces jeunes animaux ? ce besoin leur est naturel. Pourquoi tenir habituellement ces élèves enfermés dans des étables trop petites, infectes et dépourvues de toute ouverture propre au renouvellement de l’air ? Pourquoi tenir ces nourrissons par leur attache pendant l’allaitement ; ce dernier vice influe sur leur santé, il les expose à des coliques, à des constipations opiniâtres, à des diarrhées et autres dérangements.

Pour agir conformément aux vues de la nature, il faut procurer aux veaux un exercice convenable. En conséquence, on enverra ces jeunes élèves se promener ensemble, dans de légers pâturages, près des habitations, en ayant soin de ne pas les exposer à la pluie ni au froid qui leur sont contraires. Cette promenade, pratiquée sous un bon auspice, le grand air et quelques brins d’herbes qu’ils paissent çà et là, facilitent leur développement et les fortifient beaucoup. Tout en découle. En les habituant de bonne heure à ramasser leur nourriture, le sevrage s’exécute avec facilité et se supporte sans le moindre dérangement.

En éloignant toute idée routinière et superstitieuse à ce sujet, l’agriculteur qui agit suivant les procédés d’améliorations sagement médités, parviendra à un but désirable ; les veaux acquiéront un accroissement et une force qui ne pourront être comparés aux victimes de l’impéritie, à ceux que le malheureux état prive de ces avantages.

L’époque du sevrage passée, ces jeunes animaux ne demandent que de bons pâturages, un exercice soutenu, afin de détendre et d’assouplir leurs membres engourdis, et de revivifier en quelque sorte toute la machine animale. Cette