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pourra aussi se servir du sel pour faire accepter, en temps de pénurie, des fourrages avariés ou médiocres. On les assaisonne, soit lors de la récolte en jetant le sel au milieu du foin, soit au moment de la distribution en les arrosant d’eau salée. »

Frédéric-le-Grand, qui s’occupait d’agriculture avec beaucoup de sollicitude, pensait de même.

Frédéric, s’adressant au bailli de Fehrbellin :

« Y a-t-il des épizooties dans votre canton ? »

le bailli.

» Non, Sire.

frédéric

» Y en a-t-il eu ?

le bailli.

» Oui, Sire.

frédéric

» Faites manger beaucoup de sel gemme, et le mal ne reviendra pas.

le bailli.

» C’est ce que je fais. Mais le sel commun est presque aussi bon.

frédéric

» N’en croyez rien. Il ne faut pas piler le sel gemme, mais le mettre à portée du bétail pour qu’il le lèche. »

(Histoire de Frédéric-le-Grand, par M. Paganel, citée par M. Barral.)


La quantité de sel employé varie, d’après Lafore, suivant le degré d’altération du fourrage. On peut évaluer qu’il en faut, en terme moyen, une ou deux onces pour assainir la ration journalière d’un bœuf.