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Il arrive, en second lieu, que lorsque les animaux, notamment les ruminants, sont annuellement mis au vert, ils appètent avec une sorte de voracité l’aliment frais et aqueux qui leur est distribué ; alors nous voyons se développer des tympanites d’une plus ou moins grande gravité. Il faut sans retard faire la ponction du rumen (panse, flanc gauche) et prolonger cette ouverture de manière qu’on puisse extraire avec la main ou avec une cuiller à long manche les matières surabondantes contenues dans ce sac membraneux. Une telle opération ne peut être heureusement pratiquée que par un homme habile et expérimenté, que par un vétérinaire.

Si la tympanite n’est causée que par un dégagement de gaz, à la suite de l’ingestion de la luzerne trop fraîche ou couverte de rosée, on peut neutraliser ce gaz par quelque potion d’ammoniaque (alcali volatil-fluor) ou d’éther. Ces breuvages peuvent être répétés toutes les deux heures, si le besoin l’exige. Souvent même, il suffit de faire promener les malades, de les bouchonner fortement et longtemps sous le ventre, sur le dos, de les faire baigner, pour triompher assez vite de ces tympanites simples.


Du trèfle. — Le trèfle est une autre plante fourragère qui aujourd’hui se trouve répandue dans tous les pays. Avantageusement connue par sa végétation précoce et facile, par l’abondance de son fourrage, par l’amendement qu’elle procure à la terre qui lui prête vie et par ses facultés nutritives, cette plante, si préconisée par tous les agriculteurs éclairés, est malheureusement ignorée, dépréciée parmi nous, considérée même comme pernicieuse. C’est ici le cas de dire que l’abus des meilleures choses est nuisible.

Il en est du trèfle comme de la luzerne, comme de tout