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II.

A la reine d’Angleterre.


Me voilà bien récompensé
D’avoir bravement traversé
La mer ménaçante et fatale ;
Car mon courage a mérité
De voir la Reine de beauté,
Qu’aucune autre femme n’égale.
Les plis onduleux et flottants
Des longs et larges vêtements
Dont, par une pudeur nouvelle,
Elle veut toute se voiler,
Ne peuvent pas dissimuler
A quel point Dieu l’a faite belle.
Tel le rayon, doux et vermeil,
Émané du brillant soleil,
Apparaît vibrant sous la nue.
Je devrais parler encor mieux
De son esprit ingénieux.


II. — Ad reginam Anglorum.


Est operæ pretium tentasse pericula Ponti,
  Et dubiæ sortis pertimuisse minas.
Reginam vidisse juvat, quam nulle decore
  Corporis ac vultus æquiparare queat.
Quem tamen occultans laxæ velamine vestis
  Sola pudore novo dissimulare cupit ;
Sed naquit abscondi propria quod luce coruscat,
  Et vibrat radios nubila sol penetrans.
Egregios mores, ac molle fluentia verbe,