Page:Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, volume 8.djvu/438

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Vous voulez à tous les céler
Et tous vos soins les dissimulent !
Laissez, laissez paraître aux yeux
Les dons que vous tenez des cieux ;
Pour Dieu, ne soyez pas ingrate.
Sans altérer la chasteté,
Les vierges aiment leur beauté
Et soignent sa fleur délicate.
Et vous, en qui tout est grandeur,
Vous l’enfant, l’épouse et la sœur
Des plus grands rois, reine vous-même,
Vous voulez voiler votre front !
Non, ces voiles sont un affront,
Pour un front ceint du diadème.
Et puis, vous cacheriez en vain,
Madame, ce trésor divin
Qui, de toute part, se révèle :
Désormais, dans tout l’univers,
Partout où l’on lira mes vers,
On saura que vous êtes belle.

  Sis ingrata Deo si sua dona neges.
Accensam modio vis occultais Iucernam,
  Non tua, sed Domini munera dantis habes.
Virgo, pudica licet, tanien optat pulchra videri,
  Et castam mentem candide forma decet.
O regis conjux proavis ex regibus orta !
  Magna tegi nequeunt, parva latere solent.
Vivet fama tui quantum mea cagiua vivent,
  Et te cantabit, qui mea scripte leget.