Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/162

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vir pour l’engager à quelque fausse démarche, dont le chevalier pût se prévaloir ; et quoiqu’elle ne conçût point quelles étaient ses vues, la bassesse de sa conduite excita son mépris, et l’erreur trop prolongée du baronnet lui donna la plus grande inquiétude. Elle s’affermit dans le dessein de chercher à s’expliquer avec lui et de persister à refuser absolument d’être du voyage de Violet-Bank.

Le jour suivant, tandis que les dames et M. Arnott, déjeûnaient, M. Harrel entra pour leur demander si tout le monde serait prêt à partir pour la campagne, le lendemain matin à dix heures. Cécile garda un profond silence. Il se tourna de son côté, et lui fit la même question. Me croyez-vous assez capricieuse, lui répondit-elle, après vous avoir dit hier au soir que je ne saurais être de votre partie, pour qu’aujourd’hui je change d’avis ? Je ne saurais cependant imaginer que vous pensiez rester seule à Londres, répliqua-t-il ; ce projet ne me paraît guère réfléchi, et n’est point décent pour une