Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/171

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l’amie qu’elle avait tâché d’obliger. Tout était simple et tranquille autour d’elle, quoique animé et intéressant.

Elle chercha l’occasion de détruire les conjectures du jeune Delvile sur ses apparentes liaisons avec Belfield ; mais Delvile ne lui faisant plus ni questions, ni plaisanteries, elle ne crut pas devoir chercher à avoir une explication qui pourrait ne pas le persuader. Dans une situation aussi heureuse, il ne lui restait plus que la seule inquiétude de savoir si M. Belfield avait enfin accueilli le chirurgien, mais la peur d’y rencontrer une seconde fois M. Delvile, et de lui donner de nouveaux soupçons, l’empêcha d’aller voir sa sœur. Cependant, sa bienfaisance naturelle, qu’aucune considération personnelle n’était capable de restreindre, lui faisant appréhender qu’ils ne fussent dans le besoin, elle prit le parti, puisqu’elle n’osait la voir, d’écrire à mademoiselle Belfield. La lettre fut courte mais polie ; elle la priait avec toute la délicatesse possible de lui donner des nouvelles