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DU BUDDHISME INDIEN.

tras, des discours de Buddha, et que les premières ne diffèrent des seconds que par des circonstances peu importantes de forme, il est permis, dans une recherche relative aux sources anciennes de la littérature buddhique, de faire rentrer la classe des légendes dans celle des Sûtras. On voit que ce résultat est d’accord avec celui auquel nous sommes arrivés quand nous avons examiné la triple division des écritures buddhiques.

2o Les neuf autres articles sont, non plus des divisions de la Collection népâlaise, mais les noms des éléments qui entrent dans la composition des livres qu’embrasse cette collection. Ce résultat toutefois ne peut être adopté qu’avec les distinctions suivantes : vrai quand on parle des Gêyas, des Vyâkaraṇas, des Udânas, des Nidânas et des Adbhutas, il s’applique moins rigoureusement aux autres articles, qu’il faut envisager sous un double point de vue. Par exemple, s’il est démontré qu’on peut trouver dans les livres buddhiques des parties auxquelles conviennent les noms de Gâthâ, de Djâtaka, de Vâipulya et d’Ityukta, il n’en est pas moins vrai que ces noms peuvent désigner aussi des classes plus ou moins considérables de livres. Cette observation s’applique en particulier au titre de Vâipulya, que nous trouvons joint à celui de Sûtra, pour désigner des Sûtras de grand développement.

3o Enfin, à la distinction en deux classes de Sûtras, que fait naître l’addition du terme de Vâipulya, savoir, celle des Sûtras simples et celle des Sûtras développés, il faut ajouter une autre catégorie, celle des Mahâyâna sûtras, ou Sûtras qui servent de grand véhicule, et dont les titres de la Bibliothèque tibétaine offrent de nombreux exemples[1]. Les deux qualifications peuvent se réunir quelquefois sur le même Sûtra, qui sera ainsi tout ensemble un Sûtra développé et un Sûtra servant de grand véhicule ; mais il est facile de concevoir qu’elles puissent s’attacher, chacune de leur côté, à des Sûtras distincts.

Ce serait ici le lieu d’examiner en détail quelques-uns des livres compris sous les trois grandes divisions exposées plus haut, s’il n’était pas nécessaire d’épuiser auparavant tout ce qui reste à dire de général sur la collection sanscrite du Népâl. Or, nous trouvons, dans le Mémoire souvent cité de M. Hodgson, deux autres divisions qu’il importe de rappeler ici, en y joignant une indication d’un genre analogue que nous fournit Csoma de Cörös dans son analyse de la Collection tibétaine. « Les livres buddhiques, selon M. Hodgson, sont connus collectivement et individuellement sous le nom de Sûtra et sous celui de Dharma. On lit dans le Pûdjâ khaṇḍa la stance suivante : Tout ce que les Buddhas ont dit est contenu dans le Mahâyâna sûtra, et le reste des Sûtras est Dharma

  1. Csoma, Analysis of the Sher-chin, dans Asiat. Researches, t. XX, p. 407 sqq.