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DU BUDDHISME INDIEN.

forme comme par le fond, savoir : les Sûtras que j’appelle simples, et les Sûtras que les Népâlais eux-mêmes, d’accord avec nos manuscrits, appellent développés ;

2o Que cette différence, marquée par des modifications importantes dans la doctrine, annonce que ces deux espèces de Sûtras ont été rédigées à des époques différentes ;

3o Que les Sûtras simples sont plus anciens que les Sûtras développés, nommés aussi quelquefois Sûtras servant de grand véhicule, c’est-à-dire qu’ils sont plus rapprochés de la prédication de Çâkyamuni ;

4o Qu’entre les Sûtras simples, il faut encore distinguer ceux qui rappellent des événements contemporains de Çâkyamuni, et ceux qui racontent des faits ou citent des personnages manifestement postérieurs à l’époque du fondateur du Buddhisme ;

5o Enfin, que tous les ouvrages qui portent le titre de Sûtra ne doivent pas, par cela seul, être rangés de plein droit dans une des trois catégories précédentes, savoir dans les deux classes des Sûtras simples, et dans la classe des Sûtras développés, mais qu’il y a des Sûtras plus modernes encore, notamment des Sûtras en vers, qui ne sont que des espèces d’amplifications d’autres Sûtras en prose, plus ou moins anciens.



SECTION III.
VINAYA OU DISCIPLINE.

En donnant, au commencement de ce Mémoire, la description générale de la collection népâlaise, j’ai dit qu’on n’y trouvait pas une classe de livres portant le titre général de Vinaya, ou de Discipline, comme on en trouve une ayant celui de Sûtra, et j’ai fait voir que c’étaient les Avadânas, ou légendes, qui représentaient le Vinaya, ou la seconde catégorie des écritures buddhiques. J’ai ensuite montré l’analogie frappante qui existe entre les Sûtras et les Avadânas, traités qui ne diffèrent les uns des autres que par une formule de peu d’importance ; et cette analogie m’a semblé même assez forte pour m’autoriser à puiser indistinctement mes exemples dans les Avadânas et dans les Sûtras, lorsque j’ai eu à décrire l’état de la société au milieu de laquelle parut Çâkyamuni. Ce que j’ai dit des Sûtras dans la section précédente s’applique donc