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des humeurs de l’œil, l’ulcère progresse et peut même gagner le cerveau, au dire de quelques vétérinaires, et provoquer l’apparition de phénomènes vertigineux, ordinairement mortels.

Charbon du pied ou piétin. Cette variété s’accompagne de chute d’onglon, chez le bœuf et les solipèdes ; elle est toujours incurable à cause des graves désordres qu’elle produit.

Charbon symptomatique. Ce n’est autre chose que la réunion des deux premières formes, fièvre d’abord, puis apparition des tumeurs qui disparaissent bientôt, et se portent sur les organes des cavités splanchniques. Son degré de curabilité se base sur la fixation des tumeurs au-dehors, en tant que leur gangrène reste limitée.

Lésions. État du sang pendant la vie. La saignée qu’on fait sur les animaux charbonneux est toujours baveuse, et les scarrifications pratiquées dans les tumeurs ou engorgements, laissent s’écouler en nappe le sang veineux ou artériel ; ces liquides sont noirs, incoagulables, et recueillis dans une éprouvette, ils présentent un caillot qui se réduit très vite en déliquium boueux ; le sérum revêt une teinte citrine ressemblant à la couleur d’une forte décoction de café. Chez le bœuf il se prend en gelée forte et peu consistante, et répand une odeur infecte lorsqu’on l’expose à l’air. Sa température est d’abord un peu plus élevée qu’à l’état normal, et elle va en décroissant en approchant de la terminaison de la maladie. Examinés au microscope, ses globules seraient dentelés ou déchiquetés ; on remarquerait aussi des corpuscules étrangers dans sa masse.

Après la mort, le sang est noir, incoagulable, épais,