Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Hurtrel d’Arboval, partisan de la doctrine physiologique de Broussais, a formulé une opinion conforme aux idées que professait ce savant médecin. D’après lui, la maladie serait provoquée par une irritation gastro-intestinale, déterminée par l’usage de fourrages avariés.

La misère, la malpropreté des écuries et étables, viendraient surajouter leur influence débilitante à la première pour irriter la muqueuse des intestins et de l’estomac. Cette irritation produite, il y avait transmission directe au tissu cellulaire par voie sympathique et il se formait des tumeurs, des bubons et exanthèmes. Mais comme les aréoles que renferme ce tissu sont de nature fibreuse et qu’elles empêchent la distension, le grossissement de la tumeur formée, la gangrène terminait la scène morbide.

D’Arboval a été nécessairement conduit à ces principes ; en se basant sur les causes qu’il invoque comme génératrices de la maladie, il faisait leur part trop grande et oubliait complètement que l’altération primitive réside dans les liquides.

Sa théorie pêche par la base, puisqu’on voit tous les jours des gastro-entérites déterminées par les facteurs en question ; mais elles affectent un caractère simplement inflammatoire et manquent de cette propriété maligne et septique que tous les médecins s’accordent à reconnaître au charbon. Il examine plutôt l’effet que la cause ; en effet, dès le début, on peut reconnaître le charbon à l’irritation que présentent les organes digestifs ; mais ce n’est que très secondaire, et cela découle naturellement de ce principe physiologique, qui nous enseigne, que du moment où le sang est altéré, tous les systèmes sont désordonnés et ne fonctionnent plus normalement.

Cet auteur admet aussi une plus ou moins grande facilité