Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/39

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de curabilité, suivant que le charbon est essentiel, primitif, ou qu’il a été transmis. Il se basait sur les données suivantes ; dans le premier cas, l’irritation était primitive sur le canal intestinal ; dans le second, elle n’était que sympathique.

Or, aujourd’hui, que la maladie soit spontanée ou qu’elle soit transmise, il n’y a pas de raison plausible pour établir cette différence, puisque la dernière est de même nature et tout aussi redoutable que la première.

Nous nous basons sur ce principe général, qu’il suffit d’une molécule infime de sang vicié pour déterminer une maladie identique tout aussi grave. H. d’Arboval aurait-il voulu faire entrer en ligne de compte l’idiosyncrasie, le tempérament, la constitution peur expliquer cette différence ? je ne le crois pas, ce n’était que l’idée théorique de Broussais qu’il invoquait pour se l’expliquer.

Delafond a donné deux opinions dans son Traité des maladies du sang des bêtes bovines ; ce qui provient sans doute de ce qu’il a cru trouver deux maladies distinctes dans une même affection, comme beaucoup d’auteurs l’ont démontré dans la suite. En second lieu, ces maladies, quoique portant des noms différents, fièvre charbonneuse et maladie du sang, se traduisent par les mêmes caractères symptomatiques et cadavériques. Cela posé, examinons la première : la maladie résulte d’une proportion trop forte de principes protéïques, albumine et fibrine dans le sang, et de l’absence ou la diminution des principes aqueux ; on doit alors les ranger dans les maladies inflammatoires, si telle est leur nature, et elles ne doivent pas être contagieuses ; cependant les faits démontrent le contraire.

Les causes génératrices que leur assigne M. Delafond, telles que la culture des fourrages, l’hygiène, le régime abusif des aliments secs et succulents ne peuvent faire naître