Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’une inflammation simple et non une inflammation spécifique, si toutefois le charbon doit être classé dans ce genre.

On est tout étonné, en lisant cet auteur, de ne pas le voir parler des bactéries qu’il a constatées dans le sang des animaux charbonneux. Cependant ces maladies sont de même nature, puisque MM. Lafosse et Garreau les ont trouvées dans le sang des bêtes à laine attaquées de la maladie dont parle M. Delafond. Ce seul caractère, du reste, nous empêche de les considérer comme d’origine et de nature différentes.

Lorsqu’il examine la fièvre charbonneuse, ce serait un élément putride altérant le principe organique du sang et modifiant ses propriétés excitantes, qui produirait la maladie. Où se trouvait ce principe putride ? ce ne peut être dans aucune des causes précédentes, excepté qu’il ne soit renfermé dans les aliments, comme le pense M. Lafosse. Cependant il faut rendre justice à cet auteur, car en trouvant le premier les bactéries dans le sang, il a donné lieu à l’hypothèse la plus vraie sur la nature du charbon.

D’après M. Plasse, les maladies charbonneuses seraient dues à une infection cryptogamique ; nous avons assez discuté cette opinion en parlant de l’étiologie de la maladie ; aussi nous paraît-il tout-à-fait inutile d’y revenir ; disons seulement que si son hypothèse était fondée sur de bonnes bases, la maladie devrait prendre place parmi les affections parasitaires.

« M. Reynal nous dit qu’elle est due à une altération profonde du sang, caractérisée par une tendance à s’épancher dans les tissus et à se décomposer. »

Ce savant professeur ne nous apprend rien sur la véritable nature de l’affection, car il ne fait que citer un fait connu de tout le monde, et qui se produit dans toutes les maladies de ce genre.