Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/43

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Cet être organisé pourrait bien constituer ou habiter la matière organique de l’effluve. L’analogie existant entre les fièvres typhoïdes, la cachexie et le charbon se trouvant justifiée jusqu’à une certaine limite par la présence des bactéries chez les typhoïdes, ces maladies pourraient avoir leur source dans les endroits marécageux. Cette hypothèse ne pourra être vérifiée que lorsque les instruments d’optique seront plus perfectionnés et nos puissances d’analyse chimique plus grandes ; l’une des deux idées triomphera, et dès-lors on n’invoquera plus, pour expliquer leur production, le concours de toutes ces causes qui n’agissent que d’une manière secondaire et ne font que préparer l’organisme à recevoir l’agent qui doit l’infecter et le détruire.

Opinion de M. Caussé. Ce vétérinaire, s’inspirant des idées de Gilbert sur la nature de la maladie, a formulé l’opinion suivante : Il la considère comme une altération du sang, avec défaut dans l’innervation et tendance à l’épanchement dans les tissus. Cette opinion, reproduite par M. Reynal, ne nous indique rien de précis ; le défaut d’innervation n’est que consécutif et se produit dans beaucoup de maladies du même ordre. Il est bien évident que le sang altéré arrivant au cerveau, doit produire une fâcheuse influence sur cet organe, et partant, sur les fonctions qui lui sont dévolues ; de là les désordres nerveux observés dans la fièvre charbonneuse.

Mais M. Caussé a un mérite qu’on ne peut lui contester ; s’il n’a pas trouvé la véritable nature de la maladie, il a dirigé son traitement de façon à calmer l’action vitale qui était produite.

Aussi a-t-il successivement employé le sulfate de quinine et l’huile phosphorée, qui font souvent avorter le charbon, et le guérissent même quelquefois.