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II.


Strasbourg, le 20 mars 1843.


Monsieur l’Abbé,



Obligé de profiter de ce temps favorable pour faire exécuter quelques travaux à la campagne, je me vois, avec bien du regret, privé de l’honneur de la nouvelle visite que vous m’aviez fait espérer pour cette semaine. Mais aussi peut-être y aura-t-il quelque avantage à traiter notre discussion par écrit, au lieu de la traiter verbalement ; car avec la meilleure mémoire, il est impossible de retenir exactement tout ce qui a été dit, tandis que ce qui est écrit reste et qu’on peut y réfléchir à loisir. Pour ne point abuser, Monsieur l’abbé, de votre extrême bonté, nous ne reprendrons aujourd’hui qu’un seul point de notre dernier entretien, celui de la conscience invinciblement erronée. Nous étions tombés d’accord que la qualification d’invinciblement erronée ne pouvait s’appliquer à la conscience que pour des actes déjà consommés, et que l’admettre pour des actions futures, ce serait le