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xv
Preface

fait écrire la lettre à son commis, qui la signe, et le prince ne la voit pas.

« A la fin, M. de Rabutin, devenu dévot, s’avisa de composer un discours pour ses enfans, du bon usage des afflictions. Le bruit a couru que sa famille n’avoit pas été contente de la publication de cette pièce, qui ne répond nullement à la haute réputation de son auteur. »

II.
EPITAPHE DE M. LE COMTE DE BUSSY.


Ici repose haut et puissant seigneur, Messire ROGER DE RABUTIN, chevalier, COMTE DE BUSSY ; plus considérable par ses rares qualités que par sa grande naissance ; plus illustre par ses belles actions, qui lui attirèrent de grands emplois, que par ces emplois mêmes. Il entra aussitôt dans le chemin de la gloire que dans le commerce du monde, et dès sa quinzième année il préféra l’honneur de servir son prince aux plaisirs d’une jeunesse molle et oisive.

Capitaine en même temps que soldat, il fut d’abord à la tête de la première compagnie du régiment de Léonor de Rabutin, comte de Bussy, son père, et bientôt après colonel du régiment, qu’il n’acheta que par des périls et d’heureux succès. Il ne dut aussi qu’à sa conduite et à son courage la lieutenance du roi du Nivernois et la charge de conseiller d’État.

La fortune, d’intelligence cette fois avec le mérite, lui fit avoir la charge de mestre de camp de la cavalerie légère. Le roi le fit ensuite lieutenant général de ses armées, à l’âge de trente-cinq ans. Une si