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xvj

Preface

grande élévation fut l’ouvrage de la justice du souverain, et non de la faveur d’aucun patron.

Il joignit toutes les grâces du discours à toutes celles de sa personne, etfut l’auteur d’un genre d’écrire inconnu jusqu’à lui. L’ Académe françoise crut s’honorer en lui offrant une place d’académicien.

Enfin, presqu’au comble de la gloire, Dieu arrêta ses prospérités, et par des disgrâces éclatantes il le détrompa du monde, dont il avoit été jusque là trop occupé.

Son courage fut toujours au-dessus de ses malheurs. Il les soutint en sujet soumis et en chrétien résigné. Il employa le temps de son exil à se bien instruire de sa religion, à former sa famille et à louer son prince.

Après avoir été longtemps éloigné de la cour, il y fut rappelé avec agrément et honoré des bienfaits de son maître.

La mort le trouva dans de saintes dispositions.On le perdit le 9 d’avril 1693, en la soixante et quinzième année de son âge.

Qui que vous soyez, priez pour lui. Louise de Rabutin, comtesse d’Alets, sa chère fille et sa fille désolée, a voulu par cette épitaphe instruire la postérité de son respect, de sa tendresse et de sa douleur.