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sorte de corsage lacé, commun aux deux sexes, et dont fait mention le sire de Joinville dans ses écrits. Sous Charles V, le nom de corset désignait des vêtements divers pouvant tous se ramener à un corsage lacé.

Jusqu'à la fin du XVe siècle, les femmes portèrent ces « surcots lacés ». À cette époque, elles commencèrent à le border d'acier et à le doter d'un buse ou « coche » placé sur le devant.

A la fin de ce siècle, les surcots furent délaissés et remplacés par la basquine ou vasquine, sorte de corset de grosse toile avec un buse en bois ou en acier; par devant, ces basquines étaient souvent garnies de fils de laiton. À cette époque apparut aussi le vertugadin, sorte de bourrelet placé sur les hanches ; le but de cette « vertugade » était de faire « baller » la robe.

Un fait admis par tous les auteurs est l'importation par Catherine de Médicis (1519-1589) des « corps » à baleine qu'elle rapporta d'Italie. La taille excessivement mince fut alors à la mode et beaucoup de femmes en arrivèrent à porter de véritables cuirasses métalliques dont notre figure 4 donne une idée; elle montre une jeune femme portant un de ces corsets métalliques dont on peut voir des spécimens au musée de Cluny et au musée Carnavalet.

Les hommes sensés de cette époque, les médecins et les philosophes furent unanimes à les blâmer. Montaigne écrit :

« Le corset était une sorte de gaîne qui emboîtait la poitrine depuis le dessous des seins jusqu'au défaut des