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Magasin pittoresque 1833) ; à côté, le squelette laisse voir les os dans leur position naturelle. La figure n° 15 montre la disposition osseuse et l’apparence d’un thorax de jeune femme qui a longtemps porté un corset trop serré. Au niveau du maximum de constriction, la paroi antérieure est rapprochée de la paroi postérieure. Les cinq ou six dernières côtes sont repoussées en dedans et en haut. Les cartilages costaux sont refoulés en haut et rapprochés les uns des autres en même temps que de ceux de l’autre côté. L’angle fait par la série des cartilages gauches, avec la série des cartilages droits, diminue considérablement. Cet angle, qui mesure chez la femme une moyenne de 75°, finit même dans certains cas par disparaître complètement, comme Cruveilher l’a observé chez une femme âgée qui, depuis l’âge de la puberté, se serrait dans son corset.

Il existe chez les femmes qui placent leur corset très haut une déformation du thorax un peu différente. Dans ces cas, le maximum de constriction existant un peu au-dessus des dernières côtes, c’est à ce niveau que le thorax se trouve étranglé; alors ces dernières côtes se trouvent refoulées en bas où elles font saillie. Hourman et Dechambre (Archives de Médecine, 1835) qui ont bien étudié ce type de déformation, comparent ce thorax ainsi déformé « à ces vases antiques à pied élargi et séparé du reste du col plus ou moins rétréci. »

Mais ce n’est pas seulement le squelette qui est